dimanche 31 janvier 2010

Ciao l'artiste !

Pierre Vaneck n'est plus. Il a salué son public une dernière fois.
J'ai adoré son interprétation dans l'extraordinaire pièce de Yasmina Reza Art aux côtés de Fabrice Luchini et Pierre Arditi. Très discret, pas des plus connus, mais justement ...

Pour les fans de Plus belle la vie, qui ne connaîtraient pas Pierre Vaneck, il s'agit du grand père des comédiens jouant Ninon et Nathan.

Eh oui, on peut apprécier le théâtre et le séries à deux balles ;-)

Quand l'histoire continue ...

Ça fait un moment que je n'ai pas parlé de mes voisins...
Ça vous manque n'est-ce pas ?

Exeunt les heures de piano, la voisine joue avec sa sourdine, on ne l'entend presque plus.
Exit la perceuse le dimanche, peut-être que les voisins du dessus ont trouvé plus calme à faire, ou qu'ils n'ont plus de place sur les murs pour faire des trous ...

Mais on a une nouvelle espèce dans la résidence .... le voisin qui aime faire la fête et qui l'annonce !
Deux étages plus bas que nous habite un voisin que nous ne connaissons pas. Le 31 décembre dernier, il annonçait par un message affiché dans l'ascenseur qu'il avait organisé un réveillon avec des musiciens, que ça allait faire du bruit, beaucoup de bruit, et que les personnes travaillant le 1er janvier devraient l'en excuser. Evidemment, certaines personnes ont écrit sur son message "et vous payez l'hôtel pour ceux qui veulent dormir ?"

Mais c'est bien connu, les nuisances le 31 décembre ne sont pas des vraies nuisances ....

Hier, un message est apparu dans l'ascenseur, du même auteur. Il annonçait une soirée à partir de 20h. Nous n'avons rien entendu, avant 0h30. Et le volume des basses a progressivement été monté jusqu'à 3h du matin à peu près. Nous sommes pourtant deux étages plus haut, donc pas les seuls à entendre...
Et comme toujours dans ces cas-là, la musique n'est pas des plus douces, ce n'est pas de la classique, ni de la harpe...
Je pense que la prochaine fois nous signifierons notre gêne.

Le message dans l'ascenseur est plutôt une bonne chose, nous n'avons pas râlé sur le moment, entre nous. Mais le message doit-il épargner l'auteur de respecter le calme de ses voisins ?

vendredi 29 janvier 2010

L'homme à la tête de chou

Après deux albums sans grand succès, l'auteur-musicien-compositeur-génial-interprète (je n'en fais pas trop là ? il mérite bien plus !) sort un album-concept en 1976 : L’Homme à tête de chou. On y retrouve en partie la lolita puisqu'il s'agit de l'histoire d'un homme qui tombe amoureux d'une jeune fille. Plus de Melody Nelson en vue, mais une Marilou, qui périt sous les coups d'extincteur assenés par son amoureux jaloux. Une fois encore, Gainsbourg devra constater que le public aime bien, mais sans plus. Les années passant, cet album est considéré comme une pièce majeure de son oeuvre, et des plus influentes.

La chanson la plus courte dure 50 secondes, et se compose surtout d'un son de batterie sur lequel il a posé sa voix. Il s'agit de Meurtre à l'extincteur. Le contraste entre la violence de la scène décrite et le calme de la voix de Gainsbourg est saisissant.

Pour éteindre le feu au cul de Marilou, un soir n'en pouvant plus de jalousie, j'ai couru au couloir de l'hôtel décrocher de son clou, l'extincteur d'incendie. Brandissant le cylindre je frappe : paf ! Et Marilou se met à geindre. De son crâne fendu s'échappe un sang vermeil, identique au rouge sanglant de l'appareil, elle a sur le lino, un dernier soubresaut, une ultime secousse. J'appuie sur la manette, le corps de Marilou disparait sous la mousse.

jeudi 28 janvier 2010

Retour sur ses racines

En 1975, Gainsbourg nous rappelle d'où il vient. Né en 1928, il a connu la guerre et se souvient avoir porté l'étoile jaune, en tant que juif, son "étoile de shérif". Il se venge des Nazis à sa façon trois décennies après en sortant l'album Rock around the Bunker.
Vous trouverez ci-dessous les paroles de la chanson qui porte le même titre, c'est pratiquement la plus légère du disque concernant la thématique (il traite du nazisme, de la Nuit des longs couteaux, d'Hitler et d'Eva Braun ...) et puis parce qu'elle se lit à voix haute, sans musique, et est pourtant si ryhtmée !

Vous pouvez l'écouter ici

Y tombe des bombes, ça boume, surboum sublime
Des plombes qu'ça tombe, un monde immonde s'abîme
Rock around the bunker
Rock around rock around

C'est l'hécatombe, ça r'tombe en trombe, ça fume
Tout flambe, les tombes, les temples, exemple sublime
Rock around the bunker
Rock around rock around

Infâme napalm, les flammes surplombent l'abîme
Goddam, tout crame, tout tremble et tombe en ruine
Rock around the bunker
Rock around rock around

mercredi 27 janvier 2010

L'Anamour

En 1969, année érotique, Gainsbourg sort le premier album de Jane Birkin : Jane Birkin - Serge Gainsbourg. Il contient le célébrissime Je t'aime... moi non plus qu'il avait enregistré avec Bardot, mais qu'elle avait refusé de sortir. Birkin fut moins farouche. On y retrouve Sous le soleil exactement (d'abord chantée par Anna Karina), Elisa (d'abord chantée par Zizi Jeanmaire), les Sucettes (d'abord chantée par France Gall), et 69 année érotique. Mais arrêtons-nous sur l'Anamour.
Composée au départ pour Françoise Hardy, Gainsbourg se la réapproprie sur ce disque, Jane Birkin la reprendra bien plus tard. Je l'ai choisie pour les associations sonores du texte qu'on pourrait sûrement étudier au lycée ! Pour une fois je laisse la forme choisie par l'auteur. On dirait un poème, d'ailleurs sa diction est très métrique.



Aucun Boeing sur mon transit,
Aucun bateau sous mon transat
Je cherche en vain la porte exacte
Je cherche en vain le mot exit
Je chante pour les transistors
Ce récit de l´étrange histoire
De tes anamours transitoires
De Belle au Bois Dormant qui dort

Je t'aime et je crains
De m'égarer
Et je sème des grains de pavot
Sur les pavés
De l'anamour

Tu sais, ces photos de l'Asie
Que j'ai prises à deux cents Asa
Maintenant que tu n'es pas là
Leurs couleurs vives ont pâli
J'ai crû entendre les hélices
D'un quadrimoteur, mais hélas
C'est un ventilateur qui passe
Au ciel du poste de police

Je t'aime et je crains
De m'égarer
Et je sème des grains de pavot
Sur les pavés
De l'anamour

mardi 26 janvier 2010

Je suis venu te dire ...

Le choix est vite fait pour extraire une chanson de l'album suivant ! Il n'en reste qu'une en mémoire, et pas la moindre : Je suis venu te dire que je m'en vais. En 1973, cet album sort alors que Gainsbourg vient de faire une crise cardiaque, à 45 ans...
Je parlais de poésie jusque là, mais là, je vous livre en vrac les titres des chansons de ce disque : Vu de l'extérieur, Panpan cucul, Par hasard et pas rasé, Des vents des pets des poums, Titicaca, Pamela Popo, La poupée qui fait, L'hippopodame et Sensuelle et sans suite. Tout un programme !

Dans la vidéo que je vous joins on entend particulièrement bien l'accompagnement piano qui est remarquable. Et les violons !
J'ai aussi noté que la blonde a failli pleurer à la fin et que la brune en robe grise a le rythme dans la peau ;-) Gainsbourg était un tombeur, pourtant avec la tête qu'il avait on n'aurait pas cru !



Je suis venu te dire que je m'en vais et tes larmes n'y pourront rien changer. Comme dit si bien Verlaine, au vent mauvais, je suis venu te dire que je m'en vais. Tu te souviens de jours anciens et tu pleures, tu suffoques, tu blêmis à présent qu'a sonné l'heure des adieux à jamais. Ouais je suis au regret de te dire que je m'en vais. Oui je t'aimais, oui mais...
Je suis venu te dire que je m'en vais, tes sanglots longs n'y pourront rien changer. Comme dit si bien Verlaine, au vent mauvais, je suis venu te dire que je m'en vais. Tu te souviens des jours heureux et tu pleures, tu sanglotes, tu gémis à présent qu'a sonné l'heure des adieux à jamais. Ouais je suis au regret de te dire que je m'en vais car tu m'en as trop fait.

lundi 25 janvier 2010

Le retour de Lolita

En 1971 sort une pièce majeure de l'oeuvre de Gainsbourg : l'album Histoire de Melody Nelson. A sa sortie le disque n'eut pas grand succès, mais c'est arrivé ensuite. Le compositeur y revisite l'oeuvre de Nabokov, auteur de Lolita. Pour lui, la nymphette sera Melody Nelson. En 7 morceaux il raconte l'histoire semi-autobiographique de sa rencontre avec Melody (Jane Birkin), leur romance, ses doutes et ses sentiments, mais Melody meurt dans le crash de son avion.

Dans la Ballade de Melody Nelson, on entend Jane Birkin, elle ne fait que dire le nom de son personnage (c'est tout ce qu'elle fait dans tout l'album d'ailleurs !)


Désolée, le volume sonore n'est pas très haut.

Ça c'est l'histoire de Melody Nelson qu'à part moi-même personne n'a jamais pris dans ses bras.
Ça vous étonne mais c'est comme ça. Elle avait de l'amour, pauvre Melody Nelson ! Ouais, elle en avait des tonnes mais ses jours étaient comptés, quatorze automnes et quinze étés. Un petit animal que cette Melody Nelson, une adorable garçonne et si délicieuse enfant que je n'ai connue qu'un instant. Oh ! Ma Melody, ma Melody Nelson, aimable petite conne. Tu étais la condition sine qua non de ma raison.

dimanche 24 janvier 2010

Initiales S.G.

Reprenons le fil.
En 1968 est sorti le huitième album de Gainsbourg, enregistré sur 3 ans. Il s'agit de Initials B.B. qui comprend des titres qui restent populaires et connus, comme Comic Strip (Chebab Pop Blop Wiiiiz !), Docteur Jekyll et Monsieur Hyde et Qui est "in" qui est "out".

Initials B.B. est évidemment une ode à Brigitte Bardot. La partie musicale de la chanson est inspirée par le premier mouvement de la 9è Symphonie de Dvořák, celle dite "du Nouveau Monde".
D'ailleurs, il est temps de rappeler (ou de préciser) que petit, Serge Gainsbourg a baigné dans la musique. Son père était pianiste de cabaret, formé aux conservatoires de Petrograd et de Moscou. Sa mère était chanteuse. Serge a appris le piano classique avec son père, et la guitare au régiment.
Sa culture musicale était immense et diverse, et sa formation classique est perceptible dans plusieurs de ses titres.

Cette fois, la vidéo ne vous présente pas la chanson en tant que produit fini et interprété, mais une séance de travail sur la chanson. On y retrouve Gainsbourg à Paris, au piano avec l'arrangeur, puis à Londres en studio avec l'arrangeur et le travail d'enregistrement avec chaque couche : les musiciens, la voix et les choeurs. Et toujours toujours la cigarette ! En plus de pouvoir apprécier le travail mené, on peut y voir un Gainsbourg concentré, sérieux, puis souriant, satisfait de la chanson accomplie.



Une nuit que j'étais à me morfondre dans quelque pub anglais du coeur de Londres, parcourant l'Amour Monstre de Pauwels*, me vint une vision dans l'eau de Seltz**
(B... Initials... B... Initials...B... Initials B.B.)
(B... Initials... B... Initials...B... Initials B.B.)
Tandis que des médailles d'impérator font briller à sa taille le bronze et l'or, le platine lui grave d'un cercle froid la marque des esclaves à chaque doigt
(B... Initials... B... Initials...B... Initials B.B.)
(B... Initials... B... Initials...B... Initials B.B.)
Jusques en haut des cuisses, elle est bottée et c'est comme un calice à sa beauté. Elle ne porte rien d'autre qu'un peu d''essence de Guerlain dans les cheveux
(B... Initials... B... Initials...B... Initials B.B.)
(B... Initials... B... Initials...B... Initials B.B.)
A chaque mouvement on entendait les clochettes d'argent de ses poignets agitant ses grelots. Elle avança et prononça ce mot : Alméria
(B... Initials... B... Initials... B... Initials B.B.)

*L'Amour monstre, Louis Pauwels, roman, Paris, Éditions du Seuil, 1954, rééd. 1984 (second du prix Goncourt 1954).
** L'eau de Seltz était une eau gazeuse conservée dans un siphon.

samedi 23 janvier 2010

Révolutionnaire !

Ce n'est pas du Gainsbourg, mais je devais faire un billet pour un sujet passionnant (si, si, ça l'est !). Nous avons tous au cours de nos vies eu un problème de place dans notre chez-nous, non ? Si vous n'avez jamais eu ce problème, tant mieux, profitez-en !
Moi je connais ce soucis, et je me demande comment font les autres ...
Mais hier, j'ai fait l'expérience de la housse à vide d'air, et je pense que ma vie a pris un tournant, je vous assure !
Si vous ne connaissez pas le principe, je vous explique. Vous prenez une housse à vide d'air. C'est comme un grand sac de congélation, qui ferme hermétiquement, et qui est doté d'une valve. Vous mettez dedans ce que vous souhaitez ranger à l'abri de la poussière, de l'air et des bébètes. Par exemple, des couvertures, ou des pulls, ou des vêtements, ou tout ce qui vous encombre, et qui est plutôt volumineux. Habituellement, je range mes vêtements hors saison dans un carton. Et j'empile le carton avec d'autres cartons. Aujourd'hui j'ai testé la housse à vide d'air. On m'a offert, il y a quelques mois, un édredon, un vrai. Fait main. Plumes de canard. Super bien l'édredon, mais trop chaud. Donc on est en plein hiver et il est dans un carton. Dommage ! Mais je ne peux pas décemment le jeter, c'est un vrai édredon en plumes de canards quand même ! Son carton est quelque peu volumineux. J'ai sorti l'édredon du carton et l'ai mis dans la housse. J'ai fermé le grand sac de congélation par son zip latéral, aspiré l'air via la valve grâce à mon aspirateur, et obtenu.... une galette rigide. Côté volume, j'ai gagné 75% de place !! Sans mentir, je peux mettre 3 ou 4 édredons dans le même gros carton maintenant ! Du coup, comme j'avais acheté 2 housses, pour voir, j'ai couru vers mon carton à pulls, et j'ai rempli l'autre housse. Aspiration faite, les deux housses trônent dans le carton de l'édredon, même pas plein d'ailleurs. J'ai pu plier le carton à pulls et gagner de la place.
Avant d'écrire ce billet, j'ai commandé une 12aine d'autres housses sur le site du fournisseur. En ce moment il y a des offres spéciales, pour le prix de 2 housses on en reçoit 3 ! Allez, j'ai attisé votre curiosité, je vous donne le lien du site du magicien. Je fais rarement de la pub mais là, je suis convaincue ! Si vous regardez quelques vidéos sur son site, ne cherchez pas, il n'y a pas de trucage, j'ai fait le test et ça me donne la même chose.
Maintenant il faut croiser vos doigts pour moi : si un jour le moindre petit trou est fait dans les housses, je vais suffoquer dans un hamas de housses, de linge et de cartons, parce que le moindre petit trou créera un appel d'air et regonflera la housse révolutionnaire.... ;-) des petits trous des petits trous des petits trous....

vendredi 22 janvier 2010

Réhabilitons Anna

J'annonçais précédemment que Bardot avait influencé la musique de Gainsbourg, via deux albums. C'est vrai, mais j'oubliais un album qui n'est pas le moindre. En 1967, il a composé la musique du téléfilm Anna, et en a sorti l'album. Le téléfilm n'a laissé aucun souvenir et le disque est longtemps resté une anecdote. Pourtant, sur ce disque, il nous est offert d'écouter Anna Karina, Jean-Claude Brialy et Serge Gainsbourg. Brialy chante parfois tellement faux que Gainsbourg a dû le doubler !

De cet album, ne retenons qu'un titre : Sous le soleil exactement, par Anna Karina (admirez la maîtrise du play-back après les 3'30 ;-))



Et les paroles :

Un point précis sous le tropique du Capricorne ou du Cancer, depuis j'ai oublié lequel
Sous le soleil exactement, pas à côté, pas n'importe où, sous le soleil, sous le soleil, exactement juste en dessous.
Dans quel pays, dans quel district, c'était tout au bord de la mer, depuis j'ai oublié laquelle
Sous le soleil exactement, pas à côté, pas n'importe où, sous le soleil, sous le soleil, exactement juste en dessous.
Etait-ce le Nouveau-Mexique, vers le Cap Horn, vers le Cap Vert, était-ce sur un archipel ? Sous le soleil exactement, pas à côté, pas n'importe où, sous le soleil, sous le soleiln exactement juste en dessous.
C'est sûrement un rêve érotique que je me fais les yeux ouverts, et pourtant si c'était réel ?
Sous le soleil exactement, pas à côté, pas n'importe où, sous le soleil, sous le soleil, exactement juste en dessous.

jeudi 21 janvier 2010

Gainvainsbouvourg

En 1967, Bardot passe dans la vie de Gainsbourg. Passion courte mais intense, elle imprimera les deux albums suivants. En 1968, il rencontre Jane Birkin.
Le septième album sort en 1968, il s'agit de Bonnie and Clyde. Sur ce disque figurent des chansons devenues ultra connues comme Comic Strip, Bonnie and Clyde, ou La Madrague.
Je vous propose ci-dessous les paroles de la Javanaise, un plaisir pour la linguiste que je suis. D'ailleurs, juste avant, je vous rappelle que le javanais est une forme d'argot consistant à intercaler une syllabe construite sur une consonne (j- v- ou f-) dans les mots parlés. Par exemple, un abricot sera un avabravicavot. Amusant non ?



J'avoue j'en ai bavé pas vous Mon amour
Avant d'avoir eu vent de vous Mon amour
Ne vous déplaise, en dansant la Javanaise, nous nous aimions le temps d'une chanson
A votre avis qu'avons-nous vu de l'amour
De vous à moi vous m'avez eu Mon amour
Ne vous déplaise en dansant la Javanaise, nous nous aimions le temps d'une chanson
Hélas ! Avril en vain me voue à l'amour
J'avais envie de voir en vous cet amour
Ne vous déplaise en dansant la Javanaise, nous nous aimions le temps d'une chanson
La vie ne vaut d'être vécue sans amour
Mais c'est vous qui l'avez voulu Mon amour
Ne vous déplaise en dansant la Javanaise, nous nous aimions le temps d'une chanson

mercredi 20 janvier 2010

Pauvre Lola !

En 1964, dans son 6è album, Gainsbourg percussions, on s'en doute en lisant ce titre : Gainsbourg a inclu de nombreuses percussions. Il l'a fait délibérément, en visitant des genres différents. On pensera évidemment à la chanson Couleur café qui en est complètement imprégnée, ainsi que New York USA. Si vous aimez les percussions, foncez écouter ces deux morceaux (clic sur le titre)

Je vous propose plutôt de lire les paroles de Pauvre Lola, pas pour leur côté profondément poétique mais parce qu'elle me plaît. Tout au long de son oeuvre, Gainsbourg visitera le thème de la Lolita, jusqu'à Mélody Nelson, mais nous y reviendrons sûrement. Le rire que vous entendrez dans cette chanson, intégré parmi les percussions, est celui de la jeune France Gall. Elle est également visible sur la vidéo.
NB : c'est en 1965 qu'elle chantera Poupée de cire poupée de son, et remportera avec le Grand Prix de l'Eurovision



Faut savoir s'étendre sans se répandre pauvre Lola
Faut savoir s'étendre sans se répandre, c'est délicat
Ne pas la surprendre, pas l'entreprendre, pauvre Lola
Ne pas la surprendre, pas l'entreprendre de but en bas
Il est des mots tendres qu'elle aime entendre, tendre Lola
Oui quelques mots tendres devraient attendrir Lolita
Ce que ça va rendre ça va dépendre, pauvre Lola
Ce que ça va rendre ça va dépendre un peu de toi
On peut pas te prendre tu dois t'en rendre compte Lola
On peut pas te prendre jusqu'aux calendes grecques Lola

mardi 19 janvier 2010

Hit ! Hit ! Hit ! Hourra !

Non ce n'est pas du Gainsbourg, c'est vrai, mais c'est mon cri à l'ouverture de ma boîte à mails ce soir.
Bonjour, ceci est un courriel de notification de hit de EuroBillTracker.com

Ça vous évoque quelque chose ? Non, je ne pense pas. Je vais vous aider. En fait, je vous ai déjà parlé de ce site ici, en mars dernier. EuroBillTracker est un site créé en 2002 qui propose à chacun d'entre nous, où que nous soyons dans le monde, d'enregistrer les billets qui nous passent dans les mains, pour voir comment notre argent liquide voyage. Cela ne concerne que les billets d'euros donc. Chacun d'eux est défini par sa valeur faciale et par deux références, une courte et une longue. Donc chaque billet est unique.
Lorsqu'un billet est enregistré par un des inscrits du site, s'il a déjà été enregistré auparavant, cela crée un "hit". Le but est d'informer les deux possesseurs du même billet (mais pas au même instant) qu'un parcours peut être défini. Et j'ai reçu un hit ce soir !
Alors que me raconte ce hit ?
Il me dit que le billet de 20 euros que j'ai enregistré comme retiré à Suresnes (92) le 10/10/2009, imprimé en 2002 à Chamalières par la Banque de France, a été enregistré par un autre utilisateur le 19/01/2010 à Arcueil (94). Cela se traduit par un parcours de 10 km en 101 jours. Ca ne fait pas une longue route pour un petit billet, mais imaginez le nombre de mains qu'il a dû voir en 101 jours !!
Si vous voulez en savoir plus, ou vous inscrire pour cette aventure, cliquez ci-dessous :

banner for http://www.eurobilltracker.com

Laëtitia et les yé-yés

En 1963 est sorti le 5è album du grand Serge : Gainsbourg confidentiel. Dans ce disque, il s'éloigne du jazz, et use des jeux de mots, des allitérations, des sonorités différentes...
Pour illustrer le propos je vous colle ci-dessous les paroles de deux chansons. Je n'ai pas réussi à choisir entre les deux !
La première est plus connue. Elaeudanla Téitéia et sa vidéo.




Elaeudanla Teïtéïa Elaeudanla Teïtéïa
Sur ma Remington* portative j'ai écrit ton nom Laetitia, Elaeudanla Teïtéïa
Laetitia les jours qui se suivent hélas ! ne se ressemblent pas Elaeudanla Teïtéïa
C'est ma douleur que je cultive en frappant ces huit lettres-là Elaeudanla Teïtéïa
C'est une fleur bien maladive je la touche du bout des doigts Elaeudanla Teïtéïa
S'il faut aller à la dérive je veux bien y aller pour toi Elaeudanla Teïtéïa
Ma raison en définitive se perd dans ces huit lettres-là Elaeudanla Teïtéïa
Sur ma Remington portative j'ai écrit ton nom Laetitia Elaeudanla Teïtéïa

* Remington est une marque de machines à écrire

La deuxième chanson est Chez les yé-yés. La vidéo est à voir absolument, avec Jean-Pierre Cassel en danseur ! Les fans de Julien Doré verront qu'il n'a rien inventé le blondinet ! La chanson n'est pas entière, mais vraiment il faut voir ça !

serge gainsbourg / Jean-pierre Cassel - Chez les Yéyés


Ni les tam-tams du yé-yé yeah, ni les grigris que tu portais, Da doo ron ron que tu écoutais au bal doum doum où tu dansais. Non rien n'aura raison de moi, j'irai t'chercher ma Lolita chez les yé-yés.
Sous les tam-tams du yé-yé yeah, j'f'rai du ram-dam je me connais. Oui à Sing Sing je finirai, j'ai un coupe-coupe à cran d'arrêt. Non rien n'aura raison de moi, j'irai t'chercher ma Lolita chez les yé-yés.
Sous les tam-tams du yé-yé yeah, fais un flash-back au temps passé, est-ce qu't'entends c'que j'te disais ? Je suis fou fou fou de t'aimer. Non rien n'aura raison de moi, j'irai chercher ma Lolita chez les yé-yés.
Ni les tam-tams du yé-yé yeah, ni les grigris que tu portais, Da doo ron ron que tu écoutais au bal doum doum où tu dansais. Non rien n'aura raison de moi, j'irai t'chercher ma Lolita chez les yé-yés.

dimanche 17 janvier 2010

Black Trombone

On continue la série "toi aussi tu peux aimer Gainsbourg" avec le quatrième album du génie, sorti en 1962, étonnamment appelé : Serge Gainsbourg N°4. Dans cet album-là vous y trouverez un texte de Baudelaire, un hommage à Boris Vian, et "Black Trombone", chanson empreinte de jazz. Rien que les paroles sonnent et rythment la chanson. Mais je vous propose une fois encore les paroles. En revanche je n'ai pas trouvé de vidéo de l'époque.

Black trombone, monotone, le trombone c'est joli. Tourbillonne, gramophone et bâillonne mon ennui.
Black trombone, monotone, autochtone de la nuit, Dieu pardonne la mignonne qui fredonne dans mon lit.
Black trombone, monotone, elle se donne à demi nue, frissonne, déraisonne, m'empoisonne, m'envahit.
Black trombone, monotone, c'est l'automne de ma vie, plus personne ne m'étonne, j'abandonne, c'est fini.

Pour écouter la chanson : vous pouvez cliquer ici

vendredi 15 janvier 2010

2 en 1

Aujourd'hui, je vous propose la Chanson de Prévert... de Gainsbourg ! La chanson fait partie du 3è album du grand Serge, sorti en 1961 : L'Étonnant Serge Gainsbourg.
Oh je voudrais tant que tu te souviennes ! Cette chanson était la tienne, c'était ta préférée, je crois qu'elle est de Prévert et Kosma. Et chaque fois "Les feuilles mortes" te rappelle à mon souvenir. Jour après jour les amours mortes n'en finissent pas de mourir.

Avec d'autres bien sur je m'abandonne mais leur chanson est monotone et peu à peu je m'indiffère, à cela il n'est rien à faire car chaque fois "Les feuilles mortes" te rappelle à mon souvenir. Jour après jour les amours mortes n'en finissent pas de mourir.

Peut-on jamais savoir par où commence et quand finit l'indifférence ? Passe l'automne vienne l'hiver et que la chanson de Prévert, cette chanson "Les feuilles mortes" s'efface de mon souvenir et ce jour-là mes amours mortes en auront fini de mourir. Et ce jour là mes amours mortes en auront fini de mourir.

Et comme je suis gentille, je vous ajoute la vidéo :


Serge Gainsbourg - La chanson de Prévert

Et comme je suis très très gentille (si, si !) je vous ajoute "Les feuilles mortes" que j'aime aussi beaucoup. Paroles de Jacques Prévert, et musique de Joseph Kosma, née en 1945, la version la plus connue a été chantée par Yves Montand.

Oh ! Je voudrais tant que tu te souviennes des jours heureux où nous étions amis. En ce temps-là, la vie était plus belle et le soleil plus brûlant qu'aujourd'hui. Les feuilles mortes se ramassent à la pelle. Tu vois, je n'ai pas oublié. Les feuilles mortes se ramassent à la pelle, les souvenirs et les regrets aussi. Et le vent du Nord les emporte dans la nuit froide de l'oubli. Tu vois, je n'ai pas oublié la chanson que tu me chantais.

C'est une chanson qui nous ressemble, toi qui m'aimais et je t'aimais. Et nous vivions tous deux ensemble, toi qui m'aimais, moi qui t'aimais. Mais la vie sépare ceux qui s'aiment tout doucement, sans faire de bruit, et la mer efface sur le sable les pas des amants désunis.

Les feuilles mortes se ramassent à la pelle, les souvenir et les regrets aussi. Mais mon amour silencieux et fidèle sourit toujours et remercie la vie. Je t'aimais tant, tu étais si jolie, comment veux-tu que je t'oublie ? En ce temps-là, la vie était plus belle et le soleil plus brûlant qu'aujourd'hui. Tu étais ma plus douce amie mais je n'ai que faire des regrets et la chanson que tu chantais, toujours, toujours, je l'entendrai !

C'est une chanson qui nous ressemble, toi qui m'aimais et je t'aimais, et nous vivions tous deux ensemble toi qui m'aimais, moi qui t'aimais. Mais la vie sépare ceux qui s'aiment tout doucement, sans faire de bruit, et la mer efface sur le sable les pas des amants désunis.

jeudi 14 janvier 2010

Youpi !

Dans quelques jours sortira un film biographique (un biopic) consacré à une partie de la vie de Serge Gainsbourg. Ma génération ne retient du bonhomme pratiquement que sa partie sulfureuse, le type barbu, clope et lunettes noires, qui aimait provoquer et faire scandale. Mais l'homme a eu une vie dense, et tellement multiple qu'il ne peut pas être réduit à ses frasques.
J'aime son oeuvre musicale, j'ai adoré lire Evguénie Sokolov, j'aime ce génie, qui n'est pas mort en 1991 (purée ! bientôt 20 ans !). Il n'a jamais été aussi vivant d'ailleurs ! Je ne connais pratiquement pas son oeuvre picturale, et ignore pratiquement de tout de son cinéma. Chic ! Il me reste encore beaucoup à découvrir !
Dans les prochains jours, je vais essayer de vous faire (re-)découvrir quelques-uns de ces textes.
La chanson la plus connue de son premier disque Du Chant À La Une ! (pour lequel il a reçu le Grand prix de l'Académie Charles-Cros, excusez du peu !) est "Le Poinçonneur des Lilas". Il y dessine l'ambiance souterraine du métro parisien de l'époque. Nous sommes en 1958.
Vous retrouverez ci-dessous une vidéo de 1959. Admirez la présentation !

Et les paroles, un régal !

Je suis le poinçonneur des Lilas, le gars qu'on croise et qu'on ne regarde pas. Y a pas de soleil sous la terre, drôle de croisière, pour tuer l'ennui, j'ai dans ma veste les extraits du Reader's Digest. Et dans ce bouquin y a écrit que des gars se la coulent douce à Miami pendant ce temps que je fais le zouave au fond de la cave. Parait qu'il y a pas de sot métier, moi je fais des trous dans les billets. Je fais des trous, des petits trous, encore des petits trous, des petits trous, des petits trous, toujours des petits trous, des trous de seconde classe, des trous de première classe. Je fais des trous, des petits trous, encore des petits trous, des petits trous, des petits trous, toujours des petits trous, des petits trous, des petits trous, des petits trous, des petits trous.

Je suis le poinçonneur des Lilas, pour Invalides changer à Opéra, je vis au coeur de la planète, j'ai dans la tête un carnaval de confettis j'en amène jusque dans mon lit. Et sous mon ciel de faïence je ne vois briller que les correspondances. Parfois je rêve, je divague, je vois des vagues et dans la brume au bout du quai je vois un bateau qui vient me chercher. Pour sortir de ce trou, je fais des trous, des petits trous, des petits trous, toujours des petits trous. Mais le bateau se taille et je vois que je déraille, et je reste dans mon trou à faire des petits trous. Des petits trous, des petits trous, toujours des petits trous, des petits trous, des petits trous, des petits trous, des petits trous.

Je suis le poinçonneur des Lilas, Arts et Métiers direct par Levallois, j'en ai marre, j'en ai ma claque de ce cloaque. Je voudrais jouer la fille de l'air, laisser ma casquette au vestiaire. Un jour viendra, j'en suis sûr où je pourrai m'évader dans la nature. Je partirai sur la grand route, et coûte que coûte, et si pour moi il n'est plus temps je partirai les pieds devant.

Je fais des trous, des petits trous, encore des petits trous, des petits trous, des petits trous, toujours des petits trous. Y a de quoi devenir dingue, de quoi prendre un flingue, se faire un trou, un petit trou, un dernier petit trou, un petit trou, un petit trou, un dernier petit trou. Et on me mettra dans un grand trou, et je n'entendrais plus parler de trous, plus jamais de trous, de petits trous, des petits trous, des petits trous, des petits trous...

jeudi 7 janvier 2010

Rester zen !

Je ne vais pas passer mon année 2010 à râler, promis, mais là...
Il y a une dizaine de jours, mon petit mari et moi-même constatons que notre voiture, achetée neuve il y a 18 mois, crache un nuage noir au démarrage, et sens étrangement le bois brûlé quand on met la ventilation manuelle en marche. Bizarre... Nous avons alors rejoint le garage, tout proche de chez nous, qui était fermé pour cause de vacances scolaires. Lundi dernier, jour de rentrée, j'ai appelé le garage, qui m'a renvoyée sur un autre un peu plus loin (5km) afin qu'il prenne en charge ma voiture. Prise en charge prévue ce matin. Comme je ne pouvais pas emmener la voiture, mon mari a posé sa matinée exprès. Vous vous doutez que si j'écris tout ceci, c'est qu'il y a eu un hic...
Il est allé au garage ce matin (10km aller-retour), qui lui a dit de prendre rendez-vous. Comme j'ai appelé lundi et qu'on m'a dit "venez jeudi matin" on pensait que c'était un rendez-vous. Mais non ! Les personnes que j'ai eues au téléphone lundi n'avaient pas le planning du mécano, et donc m'ont indiqué jeudi comme ils auraient pu m'indiquer autre chose. Sans savoir !
Mon mari a donc appris ce matin qu'il fallait prendre rendez-vous, et qu'aucun créneau n'est disponible avant le 16 ou le 17/01 maintenant...
En revenant, il s'est arrêté au premier garage, et a expliqué la situation. Celui-ci est juste à côté de la maison. Il pourra prendre la voiture le 14/01. Pfiou ! Et lui a déconseillé de rouler avec ! Heureusement que depuis 10 jours nous avons décidé de ne la sortir que pour aller au garage (!!) Ce matin, mon mari a donc perdu une demi-journée de repos, pour faire 10km avec une voiture qu'il vaut mieux éviter d'utiliser, pour rien ! Et pour couronner le tout, il a neigé cette nuit et la conduite en région parisienne un jour de neige, je ne le conseille à personne (pas à cause de la neige, mais à cause de l'inexpérience des automobilistes franciliens).
A suivre...

lundi 4 janvier 2010

1er coup d'humeur

A nouvelle année, nouveau coup d'humeur. Cette fois je vais parler de la gestion de la pandémie de Grippe A en France. Je me suis tue ici jusque là, mais je sens que ça monte et qu'il faut que je m'exprime. Alors je le fais sur ma tribune aujourd'hui.
Depuis des mois, on nous explique qu'il fallait agir le plus vite possible pour pouvoir prévoir les meilleurs conditions de vaccination massive et que c'est évident qu'avec la précipitation il y a immanquablement des dérapages... Mouais...

Depuis des mois les informations qui ont filtré nous ont mis le doute, de plus en plus grand, et ont convaincu une grande partie de la population de ne pas se faire vacciner. A tel point que le message n'est plus "protégez-vous, faites-vous vacciner" mais "si vous le faites pas pour vous, faites-le pour les autres"....

Notre ministre, tout sourire, nous avait prévenus : la France a commandé trop de doses mais ne vous inquiétez pas, au "pire" elles ne seront pas perdues, puisque l'Organisation Mondiale de la Santé peut les reprendre et les répartir entre les pays qui n'ont pas été aussi prévoyants que la France. Bien sûr, lors de cette intervention, la dame nous rassurait aussi qu'il ne serait pas envisageable de revendre ses doses, les autres nations n'ayant pas à assumer les coûts ... blablablabla !!!

On nous a appris quoi hier ? Que la France va revendre les doses au prix où elles ont été achetées auprès des laboratoires pharmaceutiques, soit de 6,25 à 10 euros selon les produits. Plusieurs pays sont preneurs, sans passer par la case OMS, dont le Qatar et l'Egypte.
OK le trou de la Sécu a sûrement besoin de cette revente....

Pas contente d'être prise pour une truffe, mais surtout d'avoir la mémoire de ce que j'entends quand j'écoute l'intervention d'un membre du gouvernement. Je relativise : ça ne m'a pas coûté un centime cette histoire, et je suis moi-même vaccinée, mais je suis contribuable, et pas dupe.... donc .....