Cette semaine, j'ai dû retourner à Paris. Après 2 mois de Lorraine, je n'avais aucune envie de repartir à la capitale. J'ai donc pris les transports en commun, 25 mn de bus messin, 1h20 de TGV et puis 45 mn de métro parisien. Promiscuité, odeurs, fatigue, bruit, ...
Je n'ai pas aimé reprendre le métro. Même quand je vivais en région parisienne j'arrivais à me passer du métro. J'arrivais à lui préférer le bus et le tram. Mais là, c'était plus direct de prendre les souterrains, comme tout le monde...
Et j'ai repensé à cette chanson, tellement bien écrite, et la musique, tellement forte sur ce texte. Je l'ai déjà écoutée de nombreuses fois en situation. Et puis maintenant, je la trouve tellement plus évidente encore !
Châtelet-Les Halles
Entre gris et graffitis
où s`enferme le quotidien et des murs tellement petits
qu`on entend tout des voisins, avec pour seul vis-à-vis
des montagnes de parpaings
où déambule l`ennui
et se traînent des destins. Le samedi après-midi, prendre des souterrains, aller voir où ça vit, de l`autre côté : Ligne 1, Châtelet-les Halles, station balnéaire, mais où y a pas la mer. Comme de banlieue, la plage. Voir un peu de bleu, échouer sa galère, marquer son passage, suivre les tags... Quand y a plus de repères : Châtelet, la fin du voyage.
C`est pas ici Tahiti
mais c`est toujours mieux que rien. Les baskets sur le parvis
ne vont jamais très loin. On y piétine les débris
et les abris clandestins, éprouvant même du mépris
à ceux qui tendent la main. De Harlem à Paris
s`engouffrer dans un train, puis un couloir qu`on suit, ne pas aller plus loin.
Ligne 1, Châtelet-les Halles, station balnéaire, mais où y a pas la mer. Comme de banlieue, la plage. Voir un peu de bleu, échouer sa galère, marquer son passage, suivre les tags... Quand y a plus de repères : Châtelet, la fin du voyage.
Affichage des articles dont le libellé est paroles et musiques. Afficher tous les articles
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samedi 11 octobre 2014
jeudi 12 avril 2012
Petit Bonhomme
Voici une chanson de 2007 qui trouve un écho particulier en ce moment....
Toi que j'ai connu à l'école chevalier, cow-boy justicier, bonhomme qui joue et qui rigole dans son bien être journalier...
Qu'est ce que j'ai fait pendant ce chemin parcouru ? Et qu'est ce qui t'a fait devenir ce que tu es devenu ? Y a eu ce coup de vent sur ton crâne qui a emporté tout tes cheveux, ce nouveau copain en terminale puis ces deux flingues au fond de tes yeux, deux ou trois échecs en amour, une sacrée bonne dose d'ennui. Plus d'ignorance de jours en jours, et puis ces livres interdits
Qu'est ce que j'ai fait pendant ce chemin parcouru ? Et qu'est ce qui t'a fait devenir ce que tu es devenu ?
Ce sont des petits morceaux de peur un peu partout disséminés, des petits fragments de frayeur qui finissent par s'assembler, rien que des petits morceaux de peur que l'on ta gentiment donnés, des limailles, des copeaux, de terreur qui paralysent la pensée.
Et puis tu as suivi la horde. Les chiens, les grenades, les canifs ont attisé ta notion de l'ordre et ton gout pour le punitif, le désir d'éliminer, tout ce qui ne te ressemble pas, les ignorances que tu hais. Tu as buté n'importe quoi.
Qu'est ce que j'ai fait pendant ce chemin parcouru ? Et qu'est ce qui t'a fait devenir ce que tu es devenu ?
Ce sont des petits morceaux de peur, un peu partout éparpillés, des débris, des tessons, de terreurs qui t'incitent à ne pas changer. Rien que des petits morceaux de peur qui paralysent la pensée des éclats, des débris, de frayeur qui effacent une identité.
A vivre ta vie à Pile ou Face, ta pièce t'a rendu sa monnaie. C'est l'heure d'écrire ton épitaphe sous une croix qui n'est pas gammée. Y a personne d'autre que moi sur Terre le jour de ton enterrement à franchir la grille du cimetière. Vois, tous tes copains sont absents.
Et maintenant, qu'est ce qui fait qu'au jour où nous sommes je ne suis qu'une maman qui pleure son petit bonhomme.
Ce sont des petits morceaux de peur qu'à droite, à gauche, j'ai glanés, des éclats, des débris, de terreur. Tiens, je t'en ai fais un bouquet. Rien que des petits morceaux de peur qui paralysent la pensée, des petits fragments de terreur qui t'obligent à ne plus bouger.
Rien que des petits morceaux de peur.
Rien que des petits morceaux de peur.
Rien que des petits morceaux de peur.
vendredi 15 avril 2011
lundi 28 juin 2010
A la Touraine ! A Chinon !
Les sujets se suivent ici sans se ressembler, et ça me plaît !
Au hasard de mon surf sur Internet, j'ai retrouvé les paroles d'une chanson qui est bien de chez moi. Alors si elle ne vous dit rien, ce n'est pas grave, c'est juste que nos racines ne baignent pas dans le même terroir. Elle se chante en assemblée, le verre ballon rempli de vin de Chinon de préférence et levé (au moins pendant le refrain). Il n'est pas recommandé de boire entre chaque couplet ;-)
Avant de vous livrer ces mots, je vais au devant des commentaires un peu rapides, je ne fais pas l'apologie de l'alcool. Le vin est certes une boisson alcoolisée mais boire un verre n'a jamais rendu alcoolique. C'est la fréquence et l'addition des verres qui sont addictives. Pour ma part, s'il m'arrive de boire du vin, il sera rouge de préférence, et partagé avec des gens aimés.
Place au texte !
Le Vin de Chinon
Du Véron jusqu'à l'Olive et de l'Olive à Cravant, le long d'une verte rive on voit un pays charmant. C'est la côte tourangelle où mûrit rouge moisson, moisson que gourmet appelle
à Chambertin de Chinon.
REFRAIN :
Versez donc à coupes pleines de ce vin car il est bon et buvons à la Touraine, et buvons au vieux chinon. A la Touraine ! A la Touraine ! A Chinon !
Ce vin vraiment délectable rend l’esprit doux et rêveur, il ferait un Saint du Diable si le Diable était buveur. Les fils de la Germanie fanatiques du Veau d’Or n’auraient pas cette manie s’ils possédaient ce trésor. + Refrain
En dépit de l’Empirique et du sorcier de son temps, Saint Louans, dit la chronique, guérissait les impotents. Par Dieu lui répond Grégoire : ce n’était pas bien malin, au malade il faisait boire de cet élixir divin. + Refrain
Oui le vin est un remède dont j’admire les bienfaits, rien de ce qui vous obsède ne résiste à ses bienfaits. Plus d’un homme sur la Terre cherchant le bonheur en vain le rencontre au fond d’un verre qu’il a rempli de bon vin. + Refrain
Ainsi que fait l'Alouette en montant vers le ciel bleu, je livre ma chansonnette aux gais enfants de ce lieu. C'est l'Amitié qu'elle chante c'est l'espoir du lendemain : le calme après la tourmente et l'Amour du Genre Humain.
Versez donc à coupes pleines de ce vin car il est bon et buvons à la Touraine, et buvons au vieux Chinon. A la Touraine ! A la Touraine ! A Chinon !
Pour l'explication de texte, je peux essayer de répondre à vos questions.
Au hasard de mon surf sur Internet, j'ai retrouvé les paroles d'une chanson qui est bien de chez moi. Alors si elle ne vous dit rien, ce n'est pas grave, c'est juste que nos racines ne baignent pas dans le même terroir. Elle se chante en assemblée, le verre ballon rempli de vin de Chinon de préférence et levé (au moins pendant le refrain). Il n'est pas recommandé de boire entre chaque couplet ;-)
Avant de vous livrer ces mots, je vais au devant des commentaires un peu rapides, je ne fais pas l'apologie de l'alcool. Le vin est certes une boisson alcoolisée mais boire un verre n'a jamais rendu alcoolique. C'est la fréquence et l'addition des verres qui sont addictives. Pour ma part, s'il m'arrive de boire du vin, il sera rouge de préférence, et partagé avec des gens aimés.
Place au texte !
Le Vin de Chinon
Du Véron jusqu'à l'Olive et de l'Olive à Cravant, le long d'une verte rive on voit un pays charmant. C'est la côte tourangelle où mûrit rouge moisson, moisson que gourmet appelle
à Chambertin de Chinon.
REFRAIN :
Versez donc à coupes pleines de ce vin car il est bon et buvons à la Touraine, et buvons au vieux chinon. A la Touraine ! A la Touraine ! A Chinon !
Ce vin vraiment délectable rend l’esprit doux et rêveur, il ferait un Saint du Diable si le Diable était buveur. Les fils de la Germanie fanatiques du Veau d’Or n’auraient pas cette manie s’ils possédaient ce trésor. + Refrain
En dépit de l’Empirique et du sorcier de son temps, Saint Louans, dit la chronique, guérissait les impotents. Par Dieu lui répond Grégoire : ce n’était pas bien malin, au malade il faisait boire de cet élixir divin. + Refrain
Oui le vin est un remède dont j’admire les bienfaits, rien de ce qui vous obsède ne résiste à ses bienfaits. Plus d’un homme sur la Terre cherchant le bonheur en vain le rencontre au fond d’un verre qu’il a rempli de bon vin. + Refrain
Ainsi que fait l'Alouette en montant vers le ciel bleu, je livre ma chansonnette aux gais enfants de ce lieu. C'est l'Amitié qu'elle chante c'est l'espoir du lendemain : le calme après la tourmente et l'Amour du Genre Humain.
Versez donc à coupes pleines de ce vin car il est bon et buvons à la Touraine, et buvons au vieux Chinon. A la Touraine ! A la Touraine ! A Chinon !
Pour l'explication de texte, je peux essayer de répondre à vos questions.
vendredi 25 juin 2010
Pendant que ma guitare pleure doucement...
Depuis peu, à la maison, les Beatles chantent tous les jours dans le salon. Il faut nous voir, l'un à la batterie et l'autre à la guitare, ou bien au micro, on se prend pour les 4 garçons dans le vent, mais à deux ! Il n'y a pas de mal à se faire du bien, remarquez...
Pour ceux qui n'auraient pas saisi, nous avons acheté un jeu video qui permet de reconstituer le groupe, qu'on soit de seul ou pas, et jusqu'à 4 personnes. Il y a des faux instruments de musique et des micros. Ensuite chacun choisit son rôle et en avant la musique.
Ce jeu est bâti en fonction de la carrière des Beatles, de leur tout début, jusqu'à la fin. Et chaque chanson y est reprise en détail. Enfin pas les plus célèbres, puisque chacun peut (en plus) acheter des chansons séparément. C'est très malin de la part du fabriquant. Mais nous n'achèterons pas les chansons en sus, on s'amuse déjà très bien avec celles incluses d'office. En plus, ça a le mérite de nous faire écouter et découvrir des chansons moins connues. Car ils n'ont pas chanté que Yesterday, Let it be, Michelle ou Love me do ! Je vous assure ! ;-)
Ci-dessous, je vous laisse écouter/découvrir/apprécier (plusieurs choix possibles) la chanson While my guitar gently weeps, interprétée par un groupe éphémère : George Harrisson, Eric Clapton (guitares), Ringo Starr, Phil Collins (batteries) and Elton John (piano). Des fois on aimerait pouvoir utiliser la machine à remonter le temps, je vous le dis !
Pour ceux qui n'auraient pas saisi, nous avons acheté un jeu video qui permet de reconstituer le groupe, qu'on soit de seul ou pas, et jusqu'à 4 personnes. Il y a des faux instruments de musique et des micros. Ensuite chacun choisit son rôle et en avant la musique.
Ce jeu est bâti en fonction de la carrière des Beatles, de leur tout début, jusqu'à la fin. Et chaque chanson y est reprise en détail. Enfin pas les plus célèbres, puisque chacun peut (en plus) acheter des chansons séparément. C'est très malin de la part du fabriquant. Mais nous n'achèterons pas les chansons en sus, on s'amuse déjà très bien avec celles incluses d'office. En plus, ça a le mérite de nous faire écouter et découvrir des chansons moins connues. Car ils n'ont pas chanté que Yesterday, Let it be, Michelle ou Love me do ! Je vous assure ! ;-)
Ci-dessous, je vous laisse écouter/découvrir/apprécier (plusieurs choix possibles) la chanson While my guitar gently weeps, interprétée par un groupe éphémère : George Harrisson, Eric Clapton (guitares), Ringo Starr, Phil Collins (batteries) and Elton John (piano). Des fois on aimerait pouvoir utiliser la machine à remonter le temps, je vous le dis !
jeudi 13 mai 2010
Tu verras en France

Prix du voyage, prêteur sur gage, prix du voyage, prêteur sur gage
Six à l'arrière, quatre à l'avant, le manque d'air, l'air en vivant
A la frontière, ils prennent dix ans, à la frontière, ils prennent dix ans
C'est leur île aux trésors leur envie d'espérance sur leur transistor ils reçoivent la France, ils ont pour seul bagage leur année de naissance, dans leur poche, un message : tu verras en France
Ils dépérissent les jours de fêtes, ils se nourrissent de ce qu'on jette
Ils n'ont que Dieu, qui prie pour eux, ils n'ont que Dieu, qui prie pour eux
Ils ont menti sur leur avenir, ils sont partis pour devenir,
Mais c'est ici qu'on les oublie, mais c'est ici qu'on les oublie
C'est leur île aux trésors leur envie d'espérance sur leur transistor ils reçoivent la France, ils ont pour seul bagage leur année de naissance, dans leur poche, un message : tu verras en France
Tu verras en France
Leur aller simple est sans retour, traqués le jour parqués la nuit
Ils travaillent pour rester en vie, ils travaillent pour rester en vie
Quand ils sont pris ils sont que dalle, tous les pays se renvoient la balle
Même leur patrie s'est fait la malle, même leur patrie s'est fait la malle
C'est leur île aux trésors leur envie d'espérance sur leur transistor ils reçoivent la France, ils ont pour seul bagage leur année de naissance, dans leur poche, un message : tu verras en France
Tu verras en France
vendredi 29 janvier 2010
L'homme à la tête de chou
Après deux albums sans grand succès, l'auteur-musicien-compositeur-génial-interprète (je n'en fais pas trop là ? il mérite bien plus !) sort un album-concept en 1976 : L’Homme à tête de chou. On y retrouve en partie la lolita puisqu'il s'agit de l'histoire d'un homme qui tombe amoureux d'une jeune fille. Plus de Melody Nelson en vue, mais une Marilou, qui périt sous les coups d'extincteur assenés par son amoureux jaloux. Une fois encore, Gainsbourg devra constater que le public aime bien, mais sans plus. Les années passant, cet album est considéré comme une pièce majeure de son oeuvre, et des plus influentes.
La chanson la plus courte dure 50 secondes, et se compose surtout d'un son de batterie sur lequel il a posé sa voix. Il s'agit de Meurtre à l'extincteur. Le contraste entre la violence de la scène décrite et le calme de la voix de Gainsbourg est saisissant.
Pour éteindre le feu au cul de Marilou, un soir n'en pouvant plus de jalousie, j'ai couru au couloir de l'hôtel décrocher de son clou, l'extincteur d'incendie. Brandissant le cylindre je frappe : paf ! Et Marilou se met à geindre. De son crâne fendu s'échappe un sang vermeil, identique au rouge sanglant de l'appareil, elle a sur le lino, un dernier soubresaut, une ultime secousse. J'appuie sur la manette, le corps de Marilou disparait sous la mousse.
La chanson la plus courte dure 50 secondes, et se compose surtout d'un son de batterie sur lequel il a posé sa voix. Il s'agit de Meurtre à l'extincteur. Le contraste entre la violence de la scène décrite et le calme de la voix de Gainsbourg est saisissant.
Pour éteindre le feu au cul de Marilou, un soir n'en pouvant plus de jalousie, j'ai couru au couloir de l'hôtel décrocher de son clou, l'extincteur d'incendie. Brandissant le cylindre je frappe : paf ! Et Marilou se met à geindre. De son crâne fendu s'échappe un sang vermeil, identique au rouge sanglant de l'appareil, elle a sur le lino, un dernier soubresaut, une ultime secousse. J'appuie sur la manette, le corps de Marilou disparait sous la mousse.
jeudi 28 janvier 2010
Retour sur ses racines
En 1975, Gainsbourg nous rappelle d'où il vient. Né en 1928, il a connu la guerre et se souvient avoir porté l'étoile jaune, en tant que juif, son "étoile de shérif". Il se venge des Nazis à sa façon trois décennies après en sortant l'album Rock around the Bunker.
Vous trouverez ci-dessous les paroles de la chanson qui porte le même titre, c'est pratiquement la plus légère du disque concernant la thématique (il traite du nazisme, de la Nuit des longs couteaux, d'Hitler et d'Eva Braun ...) et puis parce qu'elle se lit à voix haute, sans musique, et est pourtant si ryhtmée !
Vous pouvez l'écouter ici
Y tombe des bombes, ça boume, surboum sublime
Des plombes qu'ça tombe, un monde immonde s'abîme
Rock around the bunker
Rock around rock around
C'est l'hécatombe, ça r'tombe en trombe, ça fume
Tout flambe, les tombes, les temples, exemple sublime
Rock around the bunker
Rock around rock around
Infâme napalm, les flammes surplombent l'abîme
Goddam, tout crame, tout tremble et tombe en ruine
Rock around the bunker
Rock around rock around
Vous trouverez ci-dessous les paroles de la chanson qui porte le même titre, c'est pratiquement la plus légère du disque concernant la thématique (il traite du nazisme, de la Nuit des longs couteaux, d'Hitler et d'Eva Braun ...) et puis parce qu'elle se lit à voix haute, sans musique, et est pourtant si ryhtmée !
Vous pouvez l'écouter ici
Y tombe des bombes, ça boume, surboum sublime
Des plombes qu'ça tombe, un monde immonde s'abîme
Rock around the bunker
Rock around rock around
C'est l'hécatombe, ça r'tombe en trombe, ça fume
Tout flambe, les tombes, les temples, exemple sublime
Rock around the bunker
Rock around rock around
Infâme napalm, les flammes surplombent l'abîme
Goddam, tout crame, tout tremble et tombe en ruine
Rock around the bunker
Rock around rock around
mercredi 27 janvier 2010
L'Anamour
En 1969, année érotique, Gainsbourg sort le premier album de Jane Birkin : Jane Birkin - Serge Gainsbourg. Il contient le célébrissime Je t'aime... moi non plus qu'il avait enregistré avec Bardot, mais qu'elle avait refusé de sortir. Birkin fut moins farouche. On y retrouve Sous le soleil exactement (d'abord chantée par Anna Karina), Elisa (d'abord chantée par Zizi Jeanmaire), les Sucettes (d'abord chantée par France Gall), et 69 année érotique. Mais arrêtons-nous sur l'Anamour.
Composée au départ pour Françoise Hardy, Gainsbourg se la réapproprie sur ce disque, Jane Birkin la reprendra bien plus tard. Je l'ai choisie pour les associations sonores du texte qu'on pourrait sûrement étudier au lycée ! Pour une fois je laisse la forme choisie par l'auteur. On dirait un poème, d'ailleurs sa diction est très métrique.
Composée au départ pour Françoise Hardy, Gainsbourg se la réapproprie sur ce disque, Jane Birkin la reprendra bien plus tard. Je l'ai choisie pour les associations sonores du texte qu'on pourrait sûrement étudier au lycée ! Pour une fois je laisse la forme choisie par l'auteur. On dirait un poème, d'ailleurs sa diction est très métrique.
Aucun Boeing sur mon transit,
Aucun bateau sous mon transat
Je cherche en vain la porte exacte
Je cherche en vain le mot exit
Je chante pour les transistors
Ce récit de l´étrange histoire
De tes anamours transitoires
De Belle au Bois Dormant qui dort
Je t'aime et je crains
De m'égarer
Et je sème des grains de pavot
Sur les pavés
De l'anamour
Tu sais, ces photos de l'Asie
Que j'ai prises à deux cents Asa
Maintenant que tu n'es pas là
Leurs couleurs vives ont pâli
J'ai crû entendre les hélices
D'un quadrimoteur, mais hélas
C'est un ventilateur qui passe
Au ciel du poste de police
Je t'aime et je crains
De m'égarer
Et je sème des grains de pavot
Sur les pavés
De l'anamour
mardi 26 janvier 2010
Je suis venu te dire ...
Le choix est vite fait pour extraire une chanson de l'album suivant ! Il n'en reste qu'une en mémoire, et pas la moindre : Je suis venu te dire que je m'en vais. En 1973, cet album sort alors que Gainsbourg vient de faire une crise cardiaque, à 45 ans...
Je parlais de poésie jusque là, mais là, je vous livre en vrac les titres des chansons de ce disque : Vu de l'extérieur, Panpan cucul, Par hasard et pas rasé, Des vents des pets des poums, Titicaca, Pamela Popo, La poupée qui fait, L'hippopodame et Sensuelle et sans suite. Tout un programme !
Dans la vidéo que je vous joins on entend particulièrement bien l'accompagnement piano qui est remarquable. Et les violons !
J'ai aussi noté que la blonde a failli pleurer à la fin et que la brune en robe grise a le rythme dans la peau ;-) Gainsbourg était un tombeur, pourtant avec la tête qu'il avait on n'aurait pas cru !
Je suis venu te dire que je m'en vais et tes larmes n'y pourront rien changer. Comme dit si bien Verlaine, au vent mauvais, je suis venu te dire que je m'en vais. Tu te souviens de jours anciens et tu pleures, tu suffoques, tu blêmis à présent qu'a sonné l'heure des adieux à jamais. Ouais je suis au regret de te dire que je m'en vais. Oui je t'aimais, oui mais...
Je suis venu te dire que je m'en vais, tes sanglots longs n'y pourront rien changer. Comme dit si bien Verlaine, au vent mauvais, je suis venu te dire que je m'en vais. Tu te souviens des jours heureux et tu pleures, tu sanglotes, tu gémis à présent qu'a sonné l'heure des adieux à jamais. Ouais je suis au regret de te dire que je m'en vais car tu m'en as trop fait.
Je parlais de poésie jusque là, mais là, je vous livre en vrac les titres des chansons de ce disque : Vu de l'extérieur, Panpan cucul, Par hasard et pas rasé, Des vents des pets des poums, Titicaca, Pamela Popo, La poupée qui fait, L'hippopodame et Sensuelle et sans suite. Tout un programme !
Dans la vidéo que je vous joins on entend particulièrement bien l'accompagnement piano qui est remarquable. Et les violons !
J'ai aussi noté que la blonde a failli pleurer à la fin et que la brune en robe grise a le rythme dans la peau ;-) Gainsbourg était un tombeur, pourtant avec la tête qu'il avait on n'aurait pas cru !
Je suis venu te dire que je m'en vais et tes larmes n'y pourront rien changer. Comme dit si bien Verlaine, au vent mauvais, je suis venu te dire que je m'en vais. Tu te souviens de jours anciens et tu pleures, tu suffoques, tu blêmis à présent qu'a sonné l'heure des adieux à jamais. Ouais je suis au regret de te dire que je m'en vais. Oui je t'aimais, oui mais...
Je suis venu te dire que je m'en vais, tes sanglots longs n'y pourront rien changer. Comme dit si bien Verlaine, au vent mauvais, je suis venu te dire que je m'en vais. Tu te souviens des jours heureux et tu pleures, tu sanglotes, tu gémis à présent qu'a sonné l'heure des adieux à jamais. Ouais je suis au regret de te dire que je m'en vais car tu m'en as trop fait.
lundi 25 janvier 2010
Le retour de Lolita
En 1971 sort une pièce majeure de l'oeuvre de Gainsbourg : l'album Histoire de Melody Nelson. A sa sortie le disque n'eut pas grand succès, mais c'est arrivé ensuite. Le compositeur y revisite l'oeuvre de Nabokov, auteur de Lolita. Pour lui, la nymphette sera Melody Nelson. En 7 morceaux il raconte l'histoire semi-autobiographique de sa rencontre avec Melody (Jane Birkin), leur romance, ses doutes et ses sentiments, mais Melody meurt dans le crash de son avion.
Dans la Ballade de Melody Nelson, on entend Jane Birkin, elle ne fait que dire le nom de son personnage (c'est tout ce qu'elle fait dans tout l'album d'ailleurs !)
Désolée, le volume sonore n'est pas très haut.
Ça c'est l'histoire de Melody Nelson qu'à part moi-même personne n'a jamais pris dans ses bras.
Ça vous étonne mais c'est comme ça. Elle avait de l'amour, pauvre Melody Nelson ! Ouais, elle en avait des tonnes mais ses jours étaient comptés, quatorze automnes et quinze étés. Un petit animal que cette Melody Nelson, une adorable garçonne et si délicieuse enfant que je n'ai connue qu'un instant. Oh ! Ma Melody, ma Melody Nelson, aimable petite conne. Tu étais la condition sine qua non de ma raison.
Dans la Ballade de Melody Nelson, on entend Jane Birkin, elle ne fait que dire le nom de son personnage (c'est tout ce qu'elle fait dans tout l'album d'ailleurs !)
Désolée, le volume sonore n'est pas très haut.
Ça c'est l'histoire de Melody Nelson qu'à part moi-même personne n'a jamais pris dans ses bras.
Ça vous étonne mais c'est comme ça. Elle avait de l'amour, pauvre Melody Nelson ! Ouais, elle en avait des tonnes mais ses jours étaient comptés, quatorze automnes et quinze étés. Un petit animal que cette Melody Nelson, une adorable garçonne et si délicieuse enfant que je n'ai connue qu'un instant. Oh ! Ma Melody, ma Melody Nelson, aimable petite conne. Tu étais la condition sine qua non de ma raison.
dimanche 24 janvier 2010
Initiales S.G.
Reprenons le fil.
En 1968 est sorti le huitième album de Gainsbourg, enregistré sur 3 ans. Il s'agit de Initials B.B. qui comprend des titres qui restent populaires et connus, comme Comic Strip (Chebab Pop Blop Wiiiiz !), Docteur Jekyll et Monsieur Hyde et Qui est "in" qui est "out".
Initials B.B. est évidemment une ode à Brigitte Bardot. La partie musicale de la chanson est inspirée par le premier mouvement de la 9è Symphonie de Dvořák, celle dite "du Nouveau Monde".
D'ailleurs, il est temps de rappeler (ou de préciser) que petit, Serge Gainsbourg a baigné dans la musique. Son père était pianiste de cabaret, formé aux conservatoires de Petrograd et de Moscou. Sa mère était chanteuse. Serge a appris le piano classique avec son père, et la guitare au régiment.
Sa culture musicale était immense et diverse, et sa formation classique est perceptible dans plusieurs de ses titres.
Cette fois, la vidéo ne vous présente pas la chanson en tant que produit fini et interprété, mais une séance de travail sur la chanson. On y retrouve Gainsbourg à Paris, au piano avec l'arrangeur, puis à Londres en studio avec l'arrangeur et le travail d'enregistrement avec chaque couche : les musiciens, la voix et les choeurs. Et toujours toujours la cigarette ! En plus de pouvoir apprécier le travail mené, on peut y voir un Gainsbourg concentré, sérieux, puis souriant, satisfait de la chanson accomplie.
Une nuit que j'étais à me morfondre dans quelque pub anglais du coeur de Londres, parcourant l'Amour Monstre de Pauwels*, me vint une vision dans l'eau de Seltz**
(B... Initials... B... Initials...B... Initials B.B.)
(B... Initials... B... Initials...B... Initials B.B.)
Tandis que des médailles d'impérator font briller à sa taille le bronze et l'or, le platine lui grave d'un cercle froid la marque des esclaves à chaque doigt
(B... Initials... B... Initials...B... Initials B.B.)
(B... Initials... B... Initials...B... Initials B.B.)
Jusques en haut des cuisses, elle est bottée et c'est comme un calice à sa beauté. Elle ne porte rien d'autre qu'un peu d''essence de Guerlain dans les cheveux
(B... Initials... B... Initials...B... Initials B.B.)
(B... Initials... B... Initials...B... Initials B.B.)
A chaque mouvement on entendait les clochettes d'argent de ses poignets agitant ses grelots. Elle avança et prononça ce mot : Alméria
(B... Initials... B... Initials... B... Initials B.B.)
*L'Amour monstre, Louis Pauwels, roman, Paris, Éditions du Seuil, 1954, rééd. 1984 (second du prix Goncourt 1954).
** L'eau de Seltz était une eau gazeuse conservée dans un siphon.
En 1968 est sorti le huitième album de Gainsbourg, enregistré sur 3 ans. Il s'agit de Initials B.B. qui comprend des titres qui restent populaires et connus, comme Comic Strip (Chebab Pop Blop Wiiiiz !), Docteur Jekyll et Monsieur Hyde et Qui est "in" qui est "out".
Initials B.B. est évidemment une ode à Brigitte Bardot. La partie musicale de la chanson est inspirée par le premier mouvement de la 9è Symphonie de Dvořák, celle dite "du Nouveau Monde".
D'ailleurs, il est temps de rappeler (ou de préciser) que petit, Serge Gainsbourg a baigné dans la musique. Son père était pianiste de cabaret, formé aux conservatoires de Petrograd et de Moscou. Sa mère était chanteuse. Serge a appris le piano classique avec son père, et la guitare au régiment.
Sa culture musicale était immense et diverse, et sa formation classique est perceptible dans plusieurs de ses titres.
Cette fois, la vidéo ne vous présente pas la chanson en tant que produit fini et interprété, mais une séance de travail sur la chanson. On y retrouve Gainsbourg à Paris, au piano avec l'arrangeur, puis à Londres en studio avec l'arrangeur et le travail d'enregistrement avec chaque couche : les musiciens, la voix et les choeurs. Et toujours toujours la cigarette ! En plus de pouvoir apprécier le travail mené, on peut y voir un Gainsbourg concentré, sérieux, puis souriant, satisfait de la chanson accomplie.
Une nuit que j'étais à me morfondre dans quelque pub anglais du coeur de Londres, parcourant l'Amour Monstre de Pauwels*, me vint une vision dans l'eau de Seltz**
(B... Initials... B... Initials...B... Initials B.B.)
(B... Initials... B... Initials...B... Initials B.B.)
Tandis que des médailles d'impérator font briller à sa taille le bronze et l'or, le platine lui grave d'un cercle froid la marque des esclaves à chaque doigt
(B... Initials... B... Initials...B... Initials B.B.)
(B... Initials... B... Initials...B... Initials B.B.)
Jusques en haut des cuisses, elle est bottée et c'est comme un calice à sa beauté. Elle ne porte rien d'autre qu'un peu d''essence de Guerlain dans les cheveux
(B... Initials... B... Initials...B... Initials B.B.)
(B... Initials... B... Initials...B... Initials B.B.)
A chaque mouvement on entendait les clochettes d'argent de ses poignets agitant ses grelots. Elle avança et prononça ce mot : Alméria
(B... Initials... B... Initials... B... Initials B.B.)
*L'Amour monstre, Louis Pauwels, roman, Paris, Éditions du Seuil, 1954, rééd. 1984 (second du prix Goncourt 1954).
** L'eau de Seltz était une eau gazeuse conservée dans un siphon.
vendredi 22 janvier 2010
Réhabilitons Anna
J'annonçais précédemment que Bardot avait influencé la musique de Gainsbourg, via deux albums. C'est vrai, mais j'oubliais un album qui n'est pas le moindre. En 1967, il a composé la musique du téléfilm Anna, et en a sorti l'album. Le téléfilm n'a laissé aucun souvenir et le disque est longtemps resté une anecdote. Pourtant, sur ce disque, il nous est offert d'écouter Anna Karina, Jean-Claude Brialy et Serge Gainsbourg. Brialy chante parfois tellement faux que Gainsbourg a dû le doubler !
De cet album, ne retenons qu'un titre : Sous le soleil exactement, par Anna Karina (admirez la maîtrise du play-back après les 3'30 ;-))
Et les paroles :
Un point précis sous le tropique du Capricorne ou du Cancer, depuis j'ai oublié lequel
Sous le soleil exactement, pas à côté, pas n'importe où, sous le soleil, sous le soleil, exactement juste en dessous.
Dans quel pays, dans quel district, c'était tout au bord de la mer, depuis j'ai oublié laquelle
Sous le soleil exactement, pas à côté, pas n'importe où, sous le soleil, sous le soleil, exactement juste en dessous.
Etait-ce le Nouveau-Mexique, vers le Cap Horn, vers le Cap Vert, était-ce sur un archipel ? Sous le soleil exactement, pas à côté, pas n'importe où, sous le soleil, sous le soleiln exactement juste en dessous.
C'est sûrement un rêve érotique que je me fais les yeux ouverts, et pourtant si c'était réel ?
Sous le soleil exactement, pas à côté, pas n'importe où, sous le soleil, sous le soleil, exactement juste en dessous.
De cet album, ne retenons qu'un titre : Sous le soleil exactement, par Anna Karina (admirez la maîtrise du play-back après les 3'30 ;-))
Et les paroles :
Un point précis sous le tropique du Capricorne ou du Cancer, depuis j'ai oublié lequel
Sous le soleil exactement, pas à côté, pas n'importe où, sous le soleil, sous le soleil, exactement juste en dessous.
Dans quel pays, dans quel district, c'était tout au bord de la mer, depuis j'ai oublié laquelle
Sous le soleil exactement, pas à côté, pas n'importe où, sous le soleil, sous le soleil, exactement juste en dessous.
Etait-ce le Nouveau-Mexique, vers le Cap Horn, vers le Cap Vert, était-ce sur un archipel ? Sous le soleil exactement, pas à côté, pas n'importe où, sous le soleil, sous le soleiln exactement juste en dessous.
C'est sûrement un rêve érotique que je me fais les yeux ouverts, et pourtant si c'était réel ?
Sous le soleil exactement, pas à côté, pas n'importe où, sous le soleil, sous le soleil, exactement juste en dessous.
jeudi 21 janvier 2010
Gainvainsbouvourg
En 1967, Bardot passe dans la vie de Gainsbourg. Passion courte mais intense, elle imprimera les deux albums suivants. En 1968, il rencontre Jane Birkin.
Le septième album sort en 1968, il s'agit de Bonnie and Clyde. Sur ce disque figurent des chansons devenues ultra connues comme Comic Strip, Bonnie and Clyde, ou La Madrague.
Je vous propose ci-dessous les paroles de la Javanaise, un plaisir pour la linguiste que je suis. D'ailleurs, juste avant, je vous rappelle que le javanais est une forme d'argot consistant à intercaler une syllabe construite sur une consonne (j- v- ou f-) dans les mots parlés. Par exemple, un abricot sera un avabravicavot. Amusant non ?
Le septième album sort en 1968, il s'agit de Bonnie and Clyde. Sur ce disque figurent des chansons devenues ultra connues comme Comic Strip, Bonnie and Clyde, ou La Madrague.
Je vous propose ci-dessous les paroles de la Javanaise, un plaisir pour la linguiste que je suis. D'ailleurs, juste avant, je vous rappelle que le javanais est une forme d'argot consistant à intercaler une syllabe construite sur une consonne (j- v- ou f-) dans les mots parlés. Par exemple, un abricot sera un avabravicavot. Amusant non ?
J'avoue j'en ai bavé pas vous Mon amour
Avant d'avoir eu vent de vous Mon amour
Ne vous déplaise, en dansant la Javanaise, nous nous aimions le temps d'une chanson
A votre avis qu'avons-nous vu de l'amour
De vous à moi vous m'avez eu Mon amour
Ne vous déplaise en dansant la Javanaise, nous nous aimions le temps d'une chanson
Hélas ! Avril en vain me voue à l'amour
J'avais envie de voir en vous cet amour
Ne vous déplaise en dansant la Javanaise, nous nous aimions le temps d'une chanson
La vie ne vaut d'être vécue sans amour
Mais c'est vous qui l'avez voulu Mon amour
Ne vous déplaise en dansant la Javanaise, nous nous aimions le temps d'une chanson
mercredi 20 janvier 2010
Pauvre Lola !
En 1964, dans son 6è album, Gainsbourg percussions, on s'en doute en lisant ce titre : Gainsbourg a inclu de nombreuses percussions. Il l'a fait délibérément, en visitant des genres différents. On pensera évidemment à la chanson Couleur café qui en est complètement imprégnée, ainsi que New York USA. Si vous aimez les percussions, foncez écouter ces deux morceaux (clic sur le titre)
Je vous propose plutôt de lire les paroles de Pauvre Lola, pas pour leur côté profondément poétique mais parce qu'elle me plaît. Tout au long de son oeuvre, Gainsbourg visitera le thème de la Lolita, jusqu'à Mélody Nelson, mais nous y reviendrons sûrement. Le rire que vous entendrez dans cette chanson, intégré parmi les percussions, est celui de la jeune France Gall. Elle est également visible sur la vidéo.
NB : c'est en 1965 qu'elle chantera Poupée de cire poupée de son, et remportera avec le Grand Prix de l'Eurovision
Je vous propose plutôt de lire les paroles de Pauvre Lola, pas pour leur côté profondément poétique mais parce qu'elle me plaît. Tout au long de son oeuvre, Gainsbourg visitera le thème de la Lolita, jusqu'à Mélody Nelson, mais nous y reviendrons sûrement. Le rire que vous entendrez dans cette chanson, intégré parmi les percussions, est celui de la jeune France Gall. Elle est également visible sur la vidéo.
NB : c'est en 1965 qu'elle chantera Poupée de cire poupée de son, et remportera avec le Grand Prix de l'Eurovision
Faut savoir s'étendre sans se répandre pauvre Lola
Faut savoir s'étendre sans se répandre, c'est délicat
Ne pas la surprendre, pas l'entreprendre, pauvre Lola
Ne pas la surprendre, pas l'entreprendre de but en bas
Il est des mots tendres qu'elle aime entendre, tendre Lola
Oui quelques mots tendres devraient attendrir Lolita
Ce que ça va rendre ça va dépendre, pauvre Lola
Ce que ça va rendre ça va dépendre un peu de toi
On peut pas te prendre tu dois t'en rendre compte Lola
On peut pas te prendre jusqu'aux calendes grecques Lola
mardi 19 janvier 2010
Laëtitia et les yé-yés
En 1963 est sorti le 5è album du grand Serge : Gainsbourg confidentiel. Dans ce disque, il s'éloigne du jazz, et use des jeux de mots, des allitérations, des sonorités différentes...
Pour illustrer le propos je vous colle ci-dessous les paroles de deux chansons. Je n'ai pas réussi à choisir entre les deux !
La première est plus connue. Elaeudanla Téitéia et sa vidéo.
Elaeudanla Teïtéïa Elaeudanla Teïtéïa
Sur ma Remington* portative j'ai écrit ton nom Laetitia, Elaeudanla Teïtéïa
Laetitia les jours qui se suivent hélas ! ne se ressemblent pas Elaeudanla Teïtéïa
C'est ma douleur que je cultive en frappant ces huit lettres-là Elaeudanla Teïtéïa
C'est une fleur bien maladive je la touche du bout des doigts Elaeudanla Teïtéïa
S'il faut aller à la dérive je veux bien y aller pour toi Elaeudanla Teïtéïa
Ma raison en définitive se perd dans ces huit lettres-là Elaeudanla Teïtéïa
Sur ma Remington portative j'ai écrit ton nom Laetitia Elaeudanla Teïtéïa
* Remington est une marque de machines à écrire
La deuxième chanson est Chez les yé-yés. La vidéo est à voir absolument, avec Jean-Pierre Cassel en danseur ! Les fans de Julien Doré verront qu'il n'a rien inventé le blondinet ! La chanson n'est pas entière, mais vraiment il faut voir ça !
Pour illustrer le propos je vous colle ci-dessous les paroles de deux chansons. Je n'ai pas réussi à choisir entre les deux !
La première est plus connue. Elaeudanla Téitéia et sa vidéo.
Elaeudanla Teïtéïa Elaeudanla Teïtéïa
Sur ma Remington* portative j'ai écrit ton nom Laetitia, Elaeudanla Teïtéïa
Laetitia les jours qui se suivent hélas ! ne se ressemblent pas Elaeudanla Teïtéïa
C'est ma douleur que je cultive en frappant ces huit lettres-là Elaeudanla Teïtéïa
C'est une fleur bien maladive je la touche du bout des doigts Elaeudanla Teïtéïa
S'il faut aller à la dérive je veux bien y aller pour toi Elaeudanla Teïtéïa
Ma raison en définitive se perd dans ces huit lettres-là Elaeudanla Teïtéïa
Sur ma Remington portative j'ai écrit ton nom Laetitia Elaeudanla Teïtéïa
* Remington est une marque de machines à écrire
La deuxième chanson est Chez les yé-yés. La vidéo est à voir absolument, avec Jean-Pierre Cassel en danseur ! Les fans de Julien Doré verront qu'il n'a rien inventé le blondinet ! La chanson n'est pas entière, mais vraiment il faut voir ça !
serge gainsbourg / Jean-pierre Cassel - Chez les Yéyés
Ni les tam-tams du yé-yé yeah, ni les grigris que tu portais, Da doo ron ron que tu écoutais au bal doum doum où tu dansais. Non rien n'aura raison de moi, j'irai t'chercher ma Lolita chez les yé-yés.
Sous les tam-tams du yé-yé yeah, j'f'rai du ram-dam je me connais. Oui à Sing Sing je finirai, j'ai un coupe-coupe à cran d'arrêt. Non rien n'aura raison de moi, j'irai t'chercher ma Lolita chez les yé-yés.
Sous les tam-tams du yé-yé yeah, fais un flash-back au temps passé, est-ce qu't'entends c'que j'te disais ? Je suis fou fou fou de t'aimer. Non rien n'aura raison de moi, j'irai chercher ma Lolita chez les yé-yés.
Ni les tam-tams du yé-yé yeah, ni les grigris que tu portais, Da doo ron ron que tu écoutais au bal doum doum où tu dansais. Non rien n'aura raison de moi, j'irai t'chercher ma Lolita chez les yé-yés.
dimanche 17 janvier 2010
Black Trombone
On continue la série "toi aussi tu peux aimer Gainsbourg" avec le quatrième album du génie, sorti en 1962, étonnamment appelé : Serge Gainsbourg N°4. Dans cet album-là vous y trouverez un texte de Baudelaire, un hommage à Boris Vian, et "Black Trombone", chanson empreinte de jazz. Rien que les paroles sonnent et rythment la chanson. Mais je vous propose une fois encore les paroles. En revanche je n'ai pas trouvé de vidéo de l'époque.

Black trombone, monotone, le trombone c'est joli. Tourbillonne, gramophone et bâillonne mon ennui.
Black trombone, monotone, autochtone de la nuit, Dieu pardonne la mignonne qui fredonne dans mon lit.
Black trombone, monotone, elle se donne à demi nue, frissonne, déraisonne, m'empoisonne, m'envahit.
Black trombone, monotone, c'est l'automne de ma vie, plus personne ne m'étonne, j'abandonne, c'est fini.
Pour écouter la chanson : vous pouvez cliquer ici
vendredi 15 janvier 2010
2 en 1
Aujourd'hui, je vous propose la Chanson de Prévert... de Gainsbourg ! La chanson fait partie du 3è album du grand Serge, sorti en 1961 : L'Étonnant Serge Gainsbourg.
Oh je voudrais tant que tu te souviennes ! Cette chanson était la tienne, c'était ta préférée, je crois qu'elle est de Prévert et Kosma. Et chaque fois "Les feuilles mortes" te rappelle à mon souvenir. Jour après jour les amours mortes n'en finissent pas de mourir.
Avec d'autres bien sur je m'abandonne mais leur chanson est monotone et peu à peu je m'indiffère, à cela il n'est rien à faire car chaque fois "Les feuilles mortes" te rappelle à mon souvenir. Jour après jour les amours mortes n'en finissent pas de mourir.
Peut-on jamais savoir par où commence et quand finit l'indifférence ? Passe l'automne vienne l'hiver et que la chanson de Prévert, cette chanson "Les feuilles mortes" s'efface de mon souvenir et ce jour-là mes amours mortes en auront fini de mourir. Et ce jour là mes amours mortes en auront fini de mourir.
Et comme je suis gentille, je vous ajoute la vidéo :
Oh je voudrais tant que tu te souviennes ! Cette chanson était la tienne, c'était ta préférée, je crois qu'elle est de Prévert et Kosma. Et chaque fois "Les feuilles mortes" te rappelle à mon souvenir. Jour après jour les amours mortes n'en finissent pas de mourir.
Avec d'autres bien sur je m'abandonne mais leur chanson est monotone et peu à peu je m'indiffère, à cela il n'est rien à faire car chaque fois "Les feuilles mortes" te rappelle à mon souvenir. Jour après jour les amours mortes n'en finissent pas de mourir.
Peut-on jamais savoir par où commence et quand finit l'indifférence ? Passe l'automne vienne l'hiver et que la chanson de Prévert, cette chanson "Les feuilles mortes" s'efface de mon souvenir et ce jour-là mes amours mortes en auront fini de mourir. Et ce jour là mes amours mortes en auront fini de mourir.
Et comme je suis gentille, je vous ajoute la vidéo :
Serge Gainsbourg - La chanson de Prévert
Et comme je suis très très gentille (si, si !) je vous ajoute "Les feuilles mortes" que j'aime aussi beaucoup. Paroles de Jacques Prévert, et musique de Joseph Kosma, née en 1945, la version la plus connue a été chantée par Yves Montand.
Oh ! Je voudrais tant que tu te souviennes des jours heureux où nous étions amis. En ce temps-là, la vie était plus belle et le soleil plus brûlant qu'aujourd'hui. Les feuilles mortes se ramassent à la pelle. Tu vois, je n'ai pas oublié. Les feuilles mortes se ramassent à la pelle, les souvenirs et les regrets aussi. Et le vent du Nord les emporte dans la nuit froide de l'oubli. Tu vois, je n'ai pas oublié la chanson que tu me chantais.
C'est une chanson qui nous ressemble, toi qui m'aimais et je t'aimais. Et nous vivions tous deux ensemble, toi qui m'aimais, moi qui t'aimais. Mais la vie sépare ceux qui s'aiment tout doucement, sans faire de bruit, et la mer efface sur le sable les pas des amants désunis.
Les feuilles mortes se ramassent à la pelle, les souvenir et les regrets aussi. Mais mon amour silencieux et fidèle sourit toujours et remercie la vie. Je t'aimais tant, tu étais si jolie, comment veux-tu que je t'oublie ? En ce temps-là, la vie était plus belle et le soleil plus brûlant qu'aujourd'hui. Tu étais ma plus douce amie mais je n'ai que faire des regrets et la chanson que tu chantais, toujours, toujours, je l'entendrai !
C'est une chanson qui nous ressemble, toi qui m'aimais et je t'aimais, et nous vivions tous deux ensemble toi qui m'aimais, moi qui t'aimais. Mais la vie sépare ceux qui s'aiment tout doucement, sans faire de bruit, et la mer efface sur le sable les pas des amants désunis.
jeudi 14 janvier 2010
Youpi !
Dans quelques jours sortira un film biographique (un biopic) consacré à une partie de la vie de Serge Gainsbourg. Ma génération ne retient du bonhomme pratiquement que sa partie sulfureuse, le type barbu, clope et lunettes noires, qui aimait provoquer et faire scandale. Mais l'homme a eu une vie dense, et tellement multiple qu'il ne peut pas être réduit à ses frasques.
J'aime son oeuvre musicale, j'ai adoré lire Evguénie Sokolov, j'aime ce génie, qui n'est pas mort en 1991 (purée ! bientôt 20 ans !). Il n'a jamais été aussi vivant d'ailleurs ! Je ne connais pratiquement pas son oeuvre picturale, et ignore pratiquement de tout de son cinéma. Chic ! Il me reste encore beaucoup à découvrir !
Dans les prochains jours, je vais essayer de vous faire (re-)découvrir quelques-uns de ces textes.
La chanson la plus connue de son premier disque Du Chant À La Une ! (pour lequel il a reçu le Grand prix de l'Académie Charles-Cros, excusez du peu !) est "Le Poinçonneur des Lilas". Il y dessine l'ambiance souterraine du métro parisien de l'époque. Nous sommes en 1958.
Vous retrouverez ci-dessous une vidéo de 1959. Admirez la présentation !
Et les paroles, un régal !
Je suis le poinçonneur des Lilas, le gars qu'on croise et qu'on ne regarde pas. Y a pas de soleil sous la terre, drôle de croisière, pour tuer l'ennui, j'ai dans ma veste les extraits du Reader's Digest. Et dans ce bouquin y a écrit que des gars se la coulent douce à Miami pendant ce temps que je fais le zouave au fond de la cave. Parait qu'il y a pas de sot métier, moi je fais des trous dans les billets. Je fais des trous, des petits trous, encore des petits trous, des petits trous, des petits trous, toujours des petits trous, des trous de seconde classe, des trous de première classe. Je fais des trous, des petits trous, encore des petits trous, des petits trous, des petits trous, toujours des petits trous, des petits trous, des petits trous, des petits trous, des petits trous.
Je suis le poinçonneur des Lilas, pour Invalides changer à Opéra, je vis au coeur de la planète, j'ai dans la tête un carnaval de confettis j'en amène jusque dans mon lit. Et sous mon ciel de faïence je ne vois briller que les correspondances. Parfois je rêve, je divague, je vois des vagues et dans la brume au bout du quai je vois un bateau qui vient me chercher. Pour sortir de ce trou, je fais des trous, des petits trous, des petits trous, toujours des petits trous. Mais le bateau se taille et je vois que je déraille, et je reste dans mon trou à faire des petits trous. Des petits trous, des petits trous, toujours des petits trous, des petits trous, des petits trous, des petits trous, des petits trous.
Je suis le poinçonneur des Lilas, Arts et Métiers direct par Levallois, j'en ai marre, j'en ai ma claque de ce cloaque. Je voudrais jouer la fille de l'air, laisser ma casquette au vestiaire. Un jour viendra, j'en suis sûr où je pourrai m'évader dans la nature. Je partirai sur la grand route, et coûte que coûte, et si pour moi il n'est plus temps je partirai les pieds devant.
Je fais des trous, des petits trous, encore des petits trous, des petits trous, des petits trous, toujours des petits trous. Y a de quoi devenir dingue, de quoi prendre un flingue, se faire un trou, un petit trou, un dernier petit trou, un petit trou, un petit trou, un dernier petit trou. Et on me mettra dans un grand trou, et je n'entendrais plus parler de trous, plus jamais de trous, de petits trous, des petits trous, des petits trous, des petits trous...
J'aime son oeuvre musicale, j'ai adoré lire Evguénie Sokolov, j'aime ce génie, qui n'est pas mort en 1991 (purée ! bientôt 20 ans !). Il n'a jamais été aussi vivant d'ailleurs ! Je ne connais pratiquement pas son oeuvre picturale, et ignore pratiquement de tout de son cinéma. Chic ! Il me reste encore beaucoup à découvrir !
Dans les prochains jours, je vais essayer de vous faire (re-)découvrir quelques-uns de ces textes.
La chanson la plus connue de son premier disque Du Chant À La Une ! (pour lequel il a reçu le Grand prix de l'Académie Charles-Cros, excusez du peu !) est "Le Poinçonneur des Lilas". Il y dessine l'ambiance souterraine du métro parisien de l'époque. Nous sommes en 1958.
Vous retrouverez ci-dessous une vidéo de 1959. Admirez la présentation !
Et les paroles, un régal !
Je suis le poinçonneur des Lilas, le gars qu'on croise et qu'on ne regarde pas. Y a pas de soleil sous la terre, drôle de croisière, pour tuer l'ennui, j'ai dans ma veste les extraits du Reader's Digest. Et dans ce bouquin y a écrit que des gars se la coulent douce à Miami pendant ce temps que je fais le zouave au fond de la cave. Parait qu'il y a pas de sot métier, moi je fais des trous dans les billets. Je fais des trous, des petits trous, encore des petits trous, des petits trous, des petits trous, toujours des petits trous, des trous de seconde classe, des trous de première classe. Je fais des trous, des petits trous, encore des petits trous, des petits trous, des petits trous, toujours des petits trous, des petits trous, des petits trous, des petits trous, des petits trous.
Je suis le poinçonneur des Lilas, pour Invalides changer à Opéra, je vis au coeur de la planète, j'ai dans la tête un carnaval de confettis j'en amène jusque dans mon lit. Et sous mon ciel de faïence je ne vois briller que les correspondances. Parfois je rêve, je divague, je vois des vagues et dans la brume au bout du quai je vois un bateau qui vient me chercher. Pour sortir de ce trou, je fais des trous, des petits trous, des petits trous, toujours des petits trous. Mais le bateau se taille et je vois que je déraille, et je reste dans mon trou à faire des petits trous. Des petits trous, des petits trous, toujours des petits trous, des petits trous, des petits trous, des petits trous, des petits trous.
Je suis le poinçonneur des Lilas, Arts et Métiers direct par Levallois, j'en ai marre, j'en ai ma claque de ce cloaque. Je voudrais jouer la fille de l'air, laisser ma casquette au vestiaire. Un jour viendra, j'en suis sûr où je pourrai m'évader dans la nature. Je partirai sur la grand route, et coûte que coûte, et si pour moi il n'est plus temps je partirai les pieds devant.
Je fais des trous, des petits trous, encore des petits trous, des petits trous, des petits trous, toujours des petits trous. Y a de quoi devenir dingue, de quoi prendre un flingue, se faire un trou, un petit trou, un dernier petit trou, un petit trou, un petit trou, un dernier petit trou. Et on me mettra dans un grand trou, et je n'entendrais plus parler de trous, plus jamais de trous, de petits trous, des petits trous, des petits trous, des petits trous...
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